J'entre dans ma caverne, l'air hagard, cherchant un refuge
Ici où s'érigeait jadis mon enfer béni se trouve un paradis asceptisé.
Je vois les diodes des caméras clignoter
Ma vie est un spectacle
Mes pleurs font rire
Je passe de l'autre côté du miroir, laissant mon corps inanimé
Le béton, qui protège notre physique, étouffe les émotions
La foule grise s'éloigne des pavés muraux maintenant éteints
Automatisme, retour aux prisons.
D'ici 4 dossiers, ils m'auront oublié.
Tic, on quitte le travail
Tac, on rentre s'affaler devant un eratsz de vie privée.
Désir de réussite.
Jalousie exacerbée.
Vengance normalisée.
Des millions de couleurs pour un rêve en noir et blanc
Des lois pour remplacer la courtoisie
Des lois pour le droit à la vie
Des lois pour l'égalité : tous dans le même sous-monde
La peine de mort contre le suicide
Rien après la vie : le corps n'a pas d'avenir, et l'esprit est en position foetale
Recroquevillés, ballotés dans le courant de costards-cravate.
Ils sont morts deux fois, et n'ont jamais existé.
Je suis mort et ai survécu. Le fait de ne pouvoir m'exprimer n'est pas plus dépaysant que de mon vivant.
Je m'assied et j'attend l'autre...
Un jour...
Peut-être.